Un homme de 38 ans a été condamné, ce jeudi, à un mois d’emprisonnement avec sursis pour son « comportement cruel » sur Laïka, une chienne de 5 mois, entre janvier et mars dernier, à Gap. Ce sont des voisins qui avaient alerté la SPA sud-alpine, qui avait mené une enquête et saisi la police. L’examen vétérinaire a révélé que ce Staffordshire Bull Terrier présentait notamment des fractures anciennes de tous ses fémurs, de sorte qu’il avait du mal à se redresser. A la barre du tribunal correctionnel de Gap, le prévenu a nié avoir exercé des violences sur son chien, invoquant des problèmes antérieurs à son achat ou encore des chutes dans son appartement… Le tribunal a prononcé la confiscation de l’animal, déjà confié par le parquet à la SPA depuis mars dernier. Il a également interdit au prévenu de détenir un animal pendant un an.
L’homme, qui exerce actuellement un emploi d’agent de service, avait acheté ce chien à la mi-novembre. A la suite d’un signalement anonyme, une enquêtrice de la SPA sud-alpine s’est rendue au domicile de cet homme et a pu constater que la chienne avait un « grave problème à l’arrière-train » et « ne pouvait pas se lever ». Par la suite, les policiers ont aussi relevé les mêmes difficultés et aussi la présence d’excréments dans l’appartement de la rue Docteur-Ayasse.
« J’ai jamais tapé ma chienne », martèle le prévenu. « Dès que je l’ai eue, elle ne tenait pas debout déjà, mais je ne me suis pas inquiété. »
Selon des voisins, il aurait pourtant admis « l’avoir corrigée parce qu’elle avait mordu les fils de son ordinateur ». Une femme met cela le compte sur des abus de boisson, et dit avoir été témoin d’une scène où « il l’a battue à coups de poing et de pied, sans raison, alors que la chienne jouait avec mon fils ». « Elle m’en veut parce que je ne suis pas sorti avec elle », prétend-il. « Et c’est elle qui boit comme un trou. Moi, j’ai arrêté de boire depuis un an. J’avais des soucis dans ma vie à cause de l’alcool. »
De fait, le prévenu a déjà été condamné à deux reprises, en 2006 et 2008, pour violences conjugales, et ensuite pour conduite en état d’ivresse et conduite sous l’emprise de stupéfiants.
« S’il y a eu dénonciation, c’est bien parce que les voisins ont entendu des hurlements », avance Me La Rocca, conseil de la SPA, partie civile. « Le nombre de fractures et de blessures traumatiques est assez impressionnant », relève le procureur de la République, Raphaël Balland. « La réponse du prévenu est un peu courte. Mais l’essentiel, pour moi, c’est que le chien soit protégé. » Il requiert un mois d’emprisonnement avec sursis et la confiscation de Laïka.
Le tribunal correctionnel suit les réquisitions. Il accorde également 424€ de dommages-intérêts à la SPA sud-alpine (dont 174€ de frais de vétérinaire) et 1€ à la Ligue contre la maltraitance des animaux.